Je suis tombée un peu par hasard dans une librairie de Die sur un livre étrange “Avant que tu ne disparaisses”, délicat et envoutant : une série de photos anciennes au bord de l’effacement, au bord de l’évanouissement, sur papier blanc ou, au contraire, disparaissant sur un papier noir juste accompagnés d’un texte d’introduction et d’un poème. Impression subtile, objet précieux. Chaque photo nous rappelle une photo trouvée, oubliée au fond d’une boîte, famille, oncle, ancêtre dont on a perdu le nom. Superbe nostalgie…
Sylvie Meunier collecte depuis des années des photographies vernaculaires. Ces images d’amateurs, pauvres et imparfaites, forment le matériau privilégié
de son travail. Elle utilise leur banalité et leur déracinement comme un espace quasi-vierge de narration.
Alors que la période contemporaine réclame l’illusoire solidité du visible et la trompeuse constance du voyant, Sylvie Meunier revendique la nécessité du peu, des miettes, de la perte et du temps qui passe.